Collapsologie : le dialogue de sourds

Max Pinsard
15 min readDec 14, 2019

Début 2018, la collapsologie fut enfin soumise à l’épreuve de la presse généraliste [1], à la guillotine du mainstream. Mi décembre 2018, le principal quotidien LeMonde publiait en Une de son site web une interview de P. Servigne [2] non-réservée aux abonnés, et dans la catégorie « climat » qui est continument dans les sections majeures du site depuis un bout de temps. Depuis, des points de faiblesse du discours ont été repérés, mais pas toujours de la bonne façon, ni pour les bonnes raisons.

Note : cette vue d’ensemble n’a pas pour but d’être exhaustive.

Un matraquage en cercle fermé

Les médias de masse fonctionnant en cercle fermé autour d’institutions parisiennes [9], quand un sujet perce dans un média, il perce rapidement dans les autres. Temps de cerveau limité oblige, la collapsologie fut présentée de façon résumée, souvent incomplète, parfois caricaturale. Elle fut considérée soit trop catastrophiste (LePoint, l’Obs, Les Echos), soit carrément anti-science (Valeurs Actuelles, L’Express), bien qu’accueillie d’autres fois d’une façon plus neutre (Télérama, LeMonde, 20Minutes).

Deux unes de magazine fustigeant la collapsologie.

Ces critiques se renforcent entre elles : LePoint s’inspire de l’Express, etc. Elles peuvent permettre de lire les écrits collapso avec un œil plus critique, mais favorisent aussi un a priori négatif (la 1ère impression reste plus longtemps que les suivantes) qui fausse le jugement et accentue les points de faiblesse en occultant les forces. L’effet est ainsi ravageur sur les esprits les plus cartésiens n’ayant pas lu la(les) thèse(s) collapsologues, ou le faisant avec cet a priori en tête : ils y voient alors juste une n-ième hystérie collective.

Le système médiatique l’a bel et bien phagocyté (absorbé, désamorcé et recraché). D’autres préfèrent jouer sur leur fibre sensationnelle en insistant sur le phénomène d’éco-anxiété, imitant de fait le monde anglo-saxon [3], ce qui est le désarmement ultime : la société pourrait continuer à faire tout comme avant, mais les gens auront guéri leur éco-anxiété et “appris à vivre avec le collapse”.
C’est d’ailleurs comme cela que certains définissent la « collapsosophie ». Textuellement, « sophie » c’est pour « sagesse » (voir aussi [27]). Ce concept a été introduit par Servigne & co (Servigne, Stevens et Chapelle) en complément de la collapsologie. Il s’agit d’accepter l’inéluctabilité de l’Effondrement pour mettre son énergie à préparer l’après et à construire sa résilience intérieure, alors que la collapsologie se cantonne plutôt aux causes et aux possibles conséquences de l’Effondrement, et est plus centrée sur les faits que les émotions.

Une critique détournée … à dessein ?

Critiquer les survivalistes
Il est toujours assez embêtant de voir des critiques de la collapsologie consacrer 90% de leur texte à une critique du survivalisme [21].

Critiquer les collapsonautes
De même, certains reprochent aux collapsonautes (ceux qui explorent le sujet de l’Effondrement) d’accuser quelqu’un défendant un scénario de continuité d’être “dans le déni”. Enfonçons une porte ouverte, on ne peut être dans le déni d’une réalité dont on a une vision tronquée ou biaisée. Certes, nous avons accès à toute les nouvelles du GIEC, de l’IPBES ou de la NASA, mais encore faut-il qu’elles conservent leur véracité et leur sens à travers les divers relais du réseau médiatique, qu’elles percent notre bulle informationnelle, que nous l’interprétions correctement, et qu’elles ne soient pas atténuées, invalidées ou simplement oubliées après avoir subi une déferlante d’injonctions paradoxales. L’esprit aura tendance à choisir une position médiane, en équilibrant le nombre d’arguments de chaque camp, en oubliant de prendre en compte leur poids (moyenne simple). Un autre écueil sera, à l’inverse, de ne considérer que les poids et de ne garder que l’argument paraissant le plus solide, à défauts des autres (pas de calcul). Les deux procédés sont une paresse intellectuelle, car ils évitent tous deux un calcul complexe (moyenne pondérée, ou encore mieux : formule de Bayes?).

Pour ce qui est de la critique en elle-même, elle s’attaque encore ici à une partie (les collapsonautes) pour critiquer le tout (l’Effondrement, la collapsologie) (« effet paillasson », voir schéma ci-dessous).

Imbrications des différents concepts. Les différents auteurs cités adhérent au cercle où ils sont situés et aux cercles des niveaux supérieurs. Les médias (et autres démagogues) attaquent surtout les cercles du bas (plus d’opinion), et s’en servent pour discréditer les cercles du haut (plus factuels).

Une manipulation ?

Les médias inféodés au système croissanciste ont tout intérêt à n’utiliser que le terme “collapsologue” pour enduire le concept de flou. Ainsi les collapsologistes**/collapsonautes (voire même les survivalistes) « sont toutes et tous des collapsologues, ce n’est donc pas une discipline très sérieuse, voyez-vous » (cf schéma).

Des experts dépossédés ? Tant pis.

Y-a-t-il sujet plus important ? Non. Y-en a-t-il souffrant d’autant de divisions stériles ? Non plus.

Certains auteurs cités par la collapsologie ont souhaité prendre leur distance face à la reprise de leurs idées. C’est parfaitement leur droit [14], et ça peut éviter des confusions. C’est le cas de Jared Diamond (“Collapse”, [12], voir [26] cependant) et Jean-Pierre Dupuy [“Pour un catastrophisme éclairé”, 11]. Il y en a peut-être d’autres. Comme l’indique l’article « La collapsologie doit se faire le bras non-diplomatique du GIEC », ces critiques peuvent néanmoins occulter le constat commun de fragilité du système moderne. L’analyse de la collapsologie devrait évoluer en minimisant les batailles d’ego, en éclaircissant les idées reprises — oui — mais en reconnaissant aussi les éventuels rapprochements avec la collapsologie. Après tout, c’est grâce à ce mouvement que MM. Diamond et Dupuy ont eu un regain de popularité dans le monde francophone.

Car cela ouvre également un autre débat : nos idées nous appartiennent-elles ? On peut considérer, comme l’avait popularisé Newton, que nous nous tenons « sur les épaules des géants »: nos idées nous viennent car d’autres ont préparé le terrain pour les faire grandir. Si géniales ou médiocres soient elles, elles ne sont donc probablement qu’une interconnexion d’autres idées préalables (c’est d’ailleurs le cas de ce texte). Ne chérissons donc pas trop nos idées. Cela évite de nous projeter en elles, et permet à tous de critiquer un de nos dires sans pour autant s’attaquer à notre personne. Cela évite aussi de se faire « vampiriser » par ses idées. Ça n’appelle pas pour autant à rejeter toute conviction, mais qu’il faut être prêt à les confronter et peut-être les abandonner si l’on veut gagner notre combat, plutôt que de chercher à tout prix à avoir raison.

Critiques politiques : oui, mais avec méthode

Bref, la plupart des médias semblent avoir engagé par ces moyens un bon gros dialogue de sourds. Voyons ce qui est ressorti de sources “non-officielles”.

La chaine « Convergences » propose une critique politique du concept. Même si c’est une bonne chose que la collapsologie rentre dans le débat public [14], la discussion proposée définie mal ce à quoi elle s’attaque : elle a dans son titre « l’Effondrement », dit analyser la collapsologie, et s’attaque à la collapsosophie la moitié du temps. De même B. Louart titrait « La collapsologie : start-up de l’happy collapse »[16], mais consacre une bonne partie de sa critique à la collapsosophie. La collapsosophie est remise en cause à travers une discussion du 2nd livre de Servigne & co « Une autre fin du monde est possible ». C’est surprenant de la part d’études sur la collapsologie, car Servigne & co avaient justement pris soin de séparer leur pensée en deux livres, et ont même créé un autre néologisme [la collapsosophie] pour ne pas alourdir le concept de collapsologie, déjà très large. Les critiques gagneraient donc — à mon sens — à bien différencier ce qu’ils reprochent à la collapsologie de ce qu’ils remettent en cause de la collapsosophie (à l’instar de Bouillaud, Cravatte [28], ou de [18, 19]). Cela éviterait l’effet «brûlot anti-Servigne » (et le dialogue de sourds), et permettraient de mieux distinguer quels éléments de la collapsologie ils reprennent, ou non (car il y en a sûrement).
Soulignons néanmoins quelques failles relevées par les 2 analyses : l’évacuation assez expéditive de l’Histoire humaine [16], le manque de considérations politiques [28] et de sciences sociales (à part la psychologie, voir [17] cependant). L’analyse de « Convergences » souligne aussi avec justesse que, pour la 1ère fois depuis longtemps, un nombre conséquent de personnes biberonnées à la croissance et à l’économie verte voient maintenant ces concepts d’un œil critique (1h32'). La collapsologie leur a peut-être aussi permis de découvrir des modèles comme le municipalisme libertaire (auparavant assez limité à quelques échelons sociaux uniquement), ou d’approfondir les questions climatiques par exemple.

Leur critique de J. Tainter (19’) semble par contre un peu légère (je ne trouve pas de liens à ce propos dans leurs sources) : que celui-ci ne fasse pas l’unanimité dans le milieu académique n’est pas anormal (c’est pas mal souvent le cas), et on pourrait tout aussi bien souligner que d’autres équipes reprennent quand-même ses travaux [15]. De même, ils citent le capitalisme comme « contre-exemple » d’un système dont la complexité ET la robustesse se sont historiquement accrus (27’), mais ça pourrait justement correspondre à la 1ère phase décrite par Tainter où le gain en complexité est bénéfique (voir figure) : ça ne dit rien sur le temps long.

Les bénéfices de la complexité selon la théorie (reprise) de Tainter.

D’autres critiques

Les critiques les plus valables ressortent naturellement de ceux qui réfléchissent déjà à la question depuis plusieurs années : A. Keller estime que l’approche manque de cadre conceptuel et scientifique supposé dans son nom. Ceci serait la porte ouverte à plusieurs ésotérismes, et à des confusions (échelle de temps, local vs global …). L’horizontalité et l’importance du concept d’intuition voulus par Servigne & co, mêmes si elles ont le mérite de rendre la chose accessible au plus grand nombre et de briser les verrous et lenteurs de la Science classique, serait donc aussi son principal problème, car n’importe qui pourrait se déclarer collapsologue (pourtant on ne se s’auto-déclare pas écologue par exemple).

Le podcast “Présages” d’A. Soyeux propose quelques contenus concernant la collapsologie et ses critiques.

Dans la même veine, V. Mignerot souligne aussi le problème de l’appel au « deuil » [de la pérennité de la civilisation thermo-industrielle], récurrent en collapsologie, en remarquant qu’ « on ne peut faire le deuil de quelque-chose que l’on n’a pas perdu » [24]. De plus, il rappelle que rivalité et entraide sont les deux aspects par lesquels s’exprime la compétition introduite par Darwin : les groupes coopèrent pour supplanter les autres groupes, la « coopération » n’est donc pas nécessairement plus à envier que la rivalité : le groupe « humains » coopère d’ailleurs plutôt bien pour détruire son environnement.

A moins que ce ne soit le groupe « humains occidentaux », ou « impérialiste » ? C’est dans ce sens qu’est orientée la critique du journal d’écologie radicale LePartage, qui rappelle que tous les homo sapiens ne sont pas responsables de la même façon du constat planétaire actuel. N. Casaux relève aussi que l’analyse n’a rien de nouveau, on pourrait faire remonter le constat systémique dans les années 30 (Huxley) et en tout cas dans les années 70 (Meadows). Enfin, il souligne que la destruction de l’environnement par le système industriel est déjà une catastrophe en soi, tant du point de vue du vivant tout entier que des perdants de la mondialisation, des victimes de l’impérialisme. L’énorme problème de la collapsologie serait donc qu’elle soit trop centrée sur les occidentaux, qui redoutent des souffrances et dommages que d’autres subissent déjà. Il faut cependant souligner que la souffrance ne vient généralement pas d’un état absolu, mais relatif : on souffre lorsqu’on perd quelque-chose, ou lorsqu’on mesure ce que l’on n’a pas [13].
Il finit par relever que malgré le fait que l’approche appelle à une sorte « d’union sacrée », les effondrements à venir feront au contraire ressortir les disparités et les affrontements [7, 8]. J’ajouterais qu’il est difficile de ressortir d’une assemblée plus que chacun des membres qui la composent : les collapsologistes sont donc probablement voués à rester centrée sur l’Occident, et à défendre les membres de « ce qu’ils considèrent être leur groupe » (ce à quoi ils s’identifient) [8].

Système chaotique du 2e ordre

Imaginons que l’on prenne en note l’état final d’un système chaotique. Si on change un tout petit peu ses conditions initiales lors d’une 2nde expérience, il donnera un résultat peu différent au début, mais cette différence évoluera en fonction du temps, si bien que l’état final finira toujours par être très différent aux temps longs, le rendant imprédictible. Harari nomme cela un chaos du 1er ordre, par opposition au chaos du 2nd ordre qui, en plus, sera sensible aux prédictions que l’ont fait dessus [20]. Ainsi, la météo est chaotique du 1er ordre ce qui la rend difficilement prédictible aux temps longs (après 2 jours), mais — sauf croyance ésotérique — il ne fera pas d’avantage beau ou moche si tout le monde parie qu’il fera beau. A l’inverse, toutes les projections mentales humaines ne reposant pas seulement sur des flux physiques réels sont chaotiques du 2e ordre : la bourse, la (géo)politique, l’argent etc. On peut donc influer sur leur cours par nos paris, nos prédictions ***.

2 évolutions (rouge, bleu) d’un système chaotique [25] avec conditions initiales très similaires.

La tribune « Ecologie, climat : l’effondrement n’est pas inéluctable » parue dans LeMonde [10] a donc raison de rappeler qu’il y a et restera toujours des moyens d’agir : l’Effondrement étant aussi celui des structures humaines, faire des paris sur leur continuité ou leur changement influe sur leur évolution. Une telle approche considère donc que les structures humaines réagissent aux prédictions, et qu’on peut alors les orienter dans le bon sens. Cependant, il est d’abord pré-supposé que des solutions fonctionnelles existent pour permettre à la transition écologique d’avoir lieu, ce qui transformera ensuite notre système. Malheureusement, une telle approche ne fonctionne bien que dans une situation d’abondance énergétique, où nous pouvons projeter nos volontés sur le monde (à grand coup d’émissions carbonées, soit dit en passant). Ça a été le cas depuis un siècle. Avec le sevrage énergétique qui se profile, il est cependant plus sage de considérer l’inverse : partir d’une analyse du monde la plus objective possible, pour ensuite voir émerger les pistes d’actions viables et réalistes qui en ressortent. Sinon, nous nous condamnerons à répéter le non-intuitif effet rebond, le cruel renforcement synergique des énergies, l’hypothétique économie circulaire, la délirante croissance verte [23], etc.
Car les structures humaines dont nous parlons, même si elles en paraissent décorrélées, existent uniquement grâce à des flux et des lois physiques, qui, elles, se moquent bien de nos prédictions. Tant qu’ils vont dans notre sens (disponibilité de ressources, nouvelles innovations/découvertes) nous avons tendance à les négliger, mais lorsque nous arrivons à leur limite, leur existence nous ait brutalement rappelé. La collapsologie prend justement racine dans la limite des flux physiques. Les collapsologues (et collapsosophes) — il me semble — proposent d’orienter les bouleversements sur une trajectoire positive en jouant sur les structures humaines (chaotiques du 2e ordre), mais seulement à la lumière de l’analyse rendue par la collapsologie.

Continuons l’approche interdisciplinaire dans les sciences

Un des éléments qui revient en fond dans la critique de l’Effondrement, c’est son manque de définition rigoureuse (ce qui peut renforcer le dialogue de sourd quand on parle de collapsologie). D’ailleurs, en voici encore une autre :
l’Effondrement c’est lorsque la décroissance du monde physique* ne lui permet plus de supporter l’économie humaine, d’autant plus si celle-ci est en croissance.

Il y a beaucoup de définitions différentes, certes, mais on peut voir que le terme Anthropocène ne fait pas plus l’unanimité. La variété de définition de l’Effondrement est donc miroir de la difficulté de définir la nouvelle ère géologique dans laquelle nous entrons.

De plus, pour affronter l’effondrement climatique, environnemental, il nous faudra à l’avenir de plus en plus marier différents domaines, connecter différentes disciplines (en faisant bien entendu attention à ne pas faire de généralisations abusives). Les sciences semblent être trop cloisonnées [6]: les sciences naturelles méprisent généralement les sciences sociales [4], beaucoup de domaines des sciences naturelles ont déjà été très largement explorés et gagneraient à avoir plus d’analyses globales, à être interconnectés, recoupés, comparés etc. Il y a très probablement un potentiel gigantesque pour des approches comme la collapsologie à réaliser des ponts entre les disciplines, pour pouvoir mieux appréhender le monde et à ne plus innover sans savoir vers où l’on va.

Ce concept de pensée plus horizontale est en fait un des arguments majeurs porté par P. Servigne, qui insiste sur la considération du « et » plutôt que de chercher par défaut le « ou ». Ce sera en tout cas un travail titanesque, qui peut paraitre non urgent à l’égard de l’Effondrement. Mais puisque la recherche va continuer d’être financée au moins à court terme, autant mettre en pratique nos vieux rêves de dialogue “carte sur table” entre les 2 camps.

Ainsi, j’aime bien l’injonction à l’interdisciplinarité dans la collapsologie, quitte à rendre sa définition moins précise.

Conclusion

On ne peut pas vraiment reprocher à certains auteurs de se détacher de la collapsologie, vu le portrait qu’en ont fait les différents médias. On a vu que celui-ci était miné par un mélange des critiques visant plutôt les autres branches de l’Effondrement (collapsosophie, survivalisme), ce qui donne un dialogue de sourds. Cela encourage même à discréditer d’autres concepts connexes, comme les constats planétaires (déréglement climatique etc.). A l’heure où l’on devrait plutôt se rassembler autour d’un même drapeau pour contrer les montées transhumanistes et climatosceptiques, voilà qu’on est un peu tombé dans le piège des médias. On s’est bien fait avoir. Peut-être est-il trop tard, que le concept de collapsologie a été trop dévoyé, trop caricaturé. Si tel est le cas, nous l’abandonnerons sans regret. En attendant, les questions qu’elle soulève, les sciences qu’elle tente de connecter, les divisions ou les alliances [21] qu’elle engendre sont des aspects très importants qu’il faut continuer à creuser. On peut parler d’Effondrement sans être collapsolog-ue(-iste), mais pas sans se rappeler ce que lui doit.

Notes :
* Décroissance de la biodiversité, des concentrations d’éléments chimiques etc.

** Les collapsologistes sont aux collapsologues ce que les écologistes sont aux écologues

*** Comme le disait d’ailleurs B. de Jouvenel, “toute connaissance que nous pouvons acquérir sur l’avenir est susceptible de le modifier” (L’art de la conjecture, 1972)

Références

[1] Dossier de l’été 2018 de 20minutes.fr : https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2314475-20180806-fin-proche-collapsologie-science-predit-effondrement-monde

[2] “Pablo Servigne : « Il est possible que nos sociétés se dégradent beaucoup plus rapidement que les anciennes civilisations »” (2018), https://www.lemonde.fr/climat/article/2018/12/14/pablo-servigne-il-est-possible-que-nos-societes-industrielles-se-degradent-beaucoup-plus-rapidement-que-les-anciennes-civilisations_5397728_1652612.html?contributions

[3] Libération, « Dépression, anxiété… Le changement climatique trouble-t-il notre santé mentale ? » (2019), https://www.liberation.fr/planete/2019/06/28/depression-anxiete-le-changement-climatique-trouble-t-il-notre-sante-mentale_1736754

[4] LeFigaro, « Sciences sociales, sciences naturelles : l’impossible dialogue ? » (2018), https://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/12/21/31003-20181221ARTFIG00247-sciences-sociales-sciences-naturelles-l-impossible-dialogue.php

[5] Thomas A. Heberlein (1988) “Improving interdisciplinary research: Integrating the social and natural sciences, Society & Natural Resources”, 1:1, 5–16, DOI: 10.1080/08941928809380634

[6] Andrew Barry & Georgina Born, “Interdisciplinarity: Reconfigurations of the Social and Natural Sciences”, Routledge (2013)
voir aussi : https://medium.com/@max.pnsrd/something-is-wrong-with-academia-en-fr-b6f142009f2b#5b87

[7] R. Keucheyan, « La nature est un champ de bataille » (2014)

[8] A. Pignocchi dans le podcast Présages, https://youtu.be/F3ZcXn2qGUY?t=2363

[9] Acrimed, « Lieux de pouvoir : la carte du Monde diplomatique qui n’a pas plu à l’élite journalistique » (2019), https://www.acrimed.org/Lieux-de-pouvoir-la-carte-du-Monde-diplomatique

[10] Collectif, « Ecologie, climat : l’effondrement n’est pas inéluctable » (2019), https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/16/ecologie-climat-l-effondrement-n-est-pas-ineluctable_5499848_3232.html

[11] « Quand les « collapsologues » se font étriller par Jean-Pierre Dupuy, l’un de leurs principaux inspirateurs » (2019) https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2019/11/06/quand-les-collapsologues-se-font-etriller-par-jean-pierre-dupuy-l-un-de-leurs-principaux-inspirateurs

[12] LePoint, « Jared Diamond contre les collapsologues » (2019), https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/jared-diamond-contre-les-collapsologues-21-10-2019-2342393_1913.php#xtmc=collapsologie&xtnp=1&xtcr=10

[13] C’est d’ailleurs ce que relevait Jacques Blamont dans « Introduction au siècle des menaces » : non seulement l’Homme à 1$/jour vit dans la misère, mais on lui fait en plus sans cesse miroiter la situation de l’Homme à 50$/jour.

[14] OBVECO, « La collapsologie fait débat, c’est une bonne nouvelle » (2019), https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/22/climat-la-collapsologie-fait-debat-c-est-une-bonne-nouvelle_5492085_3232.html

[15] U. Bardi et al., Toward a General Theory of Societal Collapse: A Biophysical Examination of Tainter’s Model of the Diminishing Returns of Complexity (2018) https://link.springer.com/content/pdf/10.1007%2Fs41247-018-0049-0.pdf

[16] Bertrand Louart, “La collapsologie : start-up de l’happy collapse” (2019) https://sniadecki.wordpress.com/2019/10/02/louart-collapsologie/

[17] le traité de collapsologie serait par contre probablement devenu plus indigeste avec l’incorporation de plus de sciences différentes, le but n’est pas d’écrire la Bible non plus.

[18] LeMonde, « Eco-anxiété, dépression verte ou « solastalgie » : les Français gagnés par l’angoisse climatique » (2019), https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/06/21/les-francais-gagnes-par-l-angoisse-climatique_5479761_4497916.html

[19] RP Droit, « Figures libres. Tout va s’écrouler ? Même pas peur ! » (2018), https://www.lemonde.fr/livres/article/2018/10/18/figures-libres-tout-va-s-ecrouler-meme-pas-peur_5371133_3260.html

[20] Y.N. Harari, « Sapiens : Une brève histoire de l’humanité » (2014)

[21] L. Steffan, « Il faut sauver le soldat collapsologie » (2019), https://loic-steffan.fr/WordPress3/il-faut-sauver-le-soldat-collapsologie/

[22] P. Silberzahn, « Le pari perdant de la collapsologie », Contrepoints (2019), https://www.contrepoints.org/2019/12/10/359928-le-pari-perdant-de-la-collapsologie

[23] JM Gancille, “Ne plus se mentir”, Rue de l’Échiquier (2019), https://www.ruedelechiquier.net/essais/208-ne-plus-se-mentir.html.

[24] V. Mignerot, podcast “Présages”, https://www.youtube.com/watch?v=nZ0gPsuwZ3A

[25] V. Mallet, « Présentation des systèmes chaotiques » http://vivienmallet.net/chaos/presentation

[26] J.Diamond a été critiqué (https://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/TANURO/15400), son oeuvre aussi https://anthrosource.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/traa.4_12053)

[27] OBVECO, « Effondrement du monde : de la collapsophobie à la collapsosophie » (2019), https://obveco.com/2019/06/30/effondrement-du-monde-de-la-collapsophobie-a-la-collapsosophie/

[28] J. Cravatte, « L’effondrement parlons-en », BARRICADE (2019), http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/2019_etude_l-effondrement-parlons-en.pdf

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Max Pinsard

Low-techs, solutions basées sur les écosystèmes, biologie/écologie/évolution